La première édition des entretiens du webjournalisme a attiré une centaine de personnes venues assister aux deux tables rondes programmées ce jour, en plus de la trentaine d’intervenants. Le premier débat a dressé un état de l’utilisation des réseaux sociaux par les journalistes.
Damien Van Achter, journaliste et community manager à la RTBF, met en garde quant à l’utilisation de ces outils : “Les journalistes présents sur les réseaux sociaux tels que Twitter doivent porter la marque du journal qu’ils représentent et ne peuvent pas se permettre n’importe quoi. Il faut donner du sens à cette présence sur les réseaux sociaux, mettre une stratégie en place et surtout assumer sa subjectivité.”
Steven Jambot, pigiste, blogueur et twitteur, insiste sur l’importance “de se faire remarquer sur les réseaux sociaux en se différenciant des autres journalistes.” Un point de vue partagé par Jean-Christophe Dupuis-Rémond, journaliste et community manager à France 3 Lorraine : “Il faut s’approprier les réseaux sociaux”, ajoutant que “pour tweeter correctement, il faut avoir un peu de métier. Tweeter un fait divers, ce n’est pas si simple.”
Samuel Goldschmidt, journaliste-reporter à RTL, souligne: “Twitter est un complément naturel à la radio, c’est un média extrêmement exigeant qui permet une correction rapide des informations.”
Rich media et webdocumentaire
La seconde table ronde s’est penchée sur les réalités du journalisme rich media. Gilles Klein, journaliste à Arrêt sur images, reconnait que “la majorité des sites internet de journaux sont pauvres en multimédia, par manque de moyens.”
De son côté, Alain Joannes, formateur rich media, n’hésite pas à parler “d’incompétence“. “Les journalistes ne sont pas assez conscients des possibilités offertes par le rich media pour raconter un événement.”
Pour Gilles Bruno, consultant et blogueur, “Un bon article c’est d’abord un article qui nous fait sentir plus intelligent. Cependant, il faut reconnaitre que le journaliste -qui est aussi un internaute- a parfois autant de mal que l’internaute lambda à manier les différents outils mis à sa disposition pour faire du rich media.”
Lorsqu’il s’agit de parler de webdocumentaire, Bruno Masi, journaliste et réalisateur, se montre pragmatique: “Produire pour Internet est un vrai défi, on peut faire quasiment ce qu’on veut, comme développer des nouvelles formes de narration. Mais les contraintes techniques sont là et les défis financiers sont à relever. Le webdocumentaire représente l’avenir de la profession.”
Arnaud Mercier, coordinateur du projet Obsweb, conclut cette première journée en annonçant qu’un concours du webdocumentaire sera organisé à l’occasion de la deuxième édition des entretiens du webjournalisme.
Anne-Sophie Occhio, Julie Villoteau et Safir Sifouane (de webullition.info)