Par Bruno Masi (journaliste qui prépare actuellement un webdoc sur Tchernobyl : « La Zone »)
Crédit : Jean-Michel Grimmer / Xavier Renauld
Un webdocumentaire, c’est une nouvelle manière de raconter des histoires, de faire notre travail de journalistes, d’approcher au plus près la complexité de ce que nous voyons, entendons, ressentons. C’est, pour nous auteurs, le lieu de rencontre entre différentes matières, visuelles, sonores, textuelles. Le lieu de frictions et de dissonances, le cadre d’un mouvement inaltéré où s’opèrent des circulations entre le sujet, l’observateur et le spectateur. C’est l’espace où peuvent s’étendre de nouvelles narrations, où les différentes temporalités –de l’action, de l’observation puis de la restitution et de l’interaction, peuvent se jouer séparément ou s’entremêler.
Ces nouvelles libertés s’accompagnent de nouvelles responsabilités. Celle, plus que jamais, de choisir, trier, ordonner, de ne pas sombrer dans la profusion stérile. Celle de préserver coûte que coûte la valeur et la singularité de la notion d’auteur sans la soumettre à l’hypothèse irréaliste, démagogique, dictatoriale, d’un spectateur omnipotent qui composerait lui-même le récit. Se méfier de la forme. Privilégier les histoires, les personnages, l’intention.
Bruno Masi & Guillaume Herbaut, réalisateurs de La Zone.
Le webdocumentaire La Zone est produit par Agat Films & Cie et sera mis en ligne en avril prochain pour les 25 ans de l’accident nucléaire de Tchernobyl sur du monde.fr. Il racontera la vie aujourd’hui dans et aux abords de la zone interdite de Tchernobyl. Parallèlement, une installation multimédia à la Gaîté Lyrique à Paris donnera au spectateur la possibilité d’y entrer de plain-pied quand un livre racontera le voyage personnel des deux auteurs dans cette partie obscure et méconnue de l’Ukraine.
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