Outil de surveillance, de transport ou de combat, le drone a su marquer les pratiques. En journalisme, il s’inscrit dans une démarche visuelle novatrice. Entre utilités civiles et professionnelles, le drone prend place.
D’usage militaire à l’origine, cet engin téléguidé servait à collecter des renseignements sur d’éventuels ennemis. Muni d’une caméra embarquée, le drone permet d’intégrer la notion de verticalité à l’image. Alors qu’un caméscope est limité à un espace horizontal, cet engin, grâce à ses hélices et son moteur peut prendre de la hauteur à grande vitesse. D’abord sous la forme d’un petit avion sans pilote, il a rapidement évolué. D’une taille élevée, il est passé à un gabarit plus petit, plus malléable pour les utilisateurs. La plupart des drones mesure désormais moins d’un mètre de long. Devenu plus accessible grâce à sa taille réduite, il se popularise.
Un gadget d’utilité publique ?
Si l’utilisation des drones dans la sphère militaire est incontestable, celle au quotidien reste encore méconnue du grand public. De même que chez les militaires, le drone peut être un bon outil de surveillance pour les pompiers ou les policiers. Dans un cas, l’appareil filme un délit ou aide lors d’une poursuite. Dans l’autre, il détecte la zone incendiée ou une victime à prendre en charge. Les avantages sont nombreux pour ce dispositif peu commun. Répandu Outre-Atlantique, le drone n’a pas encore su convaincre toutes les instances de sécurité publique. Faute de moyens ou méconnaissance de l’outil, l’engin se destine pourtant à allier service à la personne et innovation. Il faudra sans doute compter sur ses prestations une fois que ses usages se seront démocratisés.
De loisir et d’information
Qu’il soit muni d’une caméra ou qu’il requiert l’installation d’une Go Pro (ndlr : caméra fixée sur l’appareil), le drone donne à voir des images renversantes. Renversantes ? C’est sans conteste le mot juste. Toute dimension est bouleversée. Habitués au rendu des caméras-poing, les yeux sont de suite surpris par cette prise de hauteur et cette sensation d’identification aux images du dispositif. Il ne s’agit plus de filmer de façon horizontale. Le drone induit le fait de prendre de la distance avec le sujet observé, et ce, vu de haut. Les journalistes -comme Richard Westcost de la chaîne anglaise BBC News- prennent cet outil au sérieux. Une vue surplombant une scène de guerre, un événement sportif, ou tout phénomène d’actualité donne une valeur ajoutée au reportage. Les civils l’ont, eux aussi, compris. Certains s’émerveillent déjà. Parmi ces utilisateurs, une poignée de passionnés de drone en font même leur métier. A l’image du site Captationaérienne.be, Stéphane Gueulette utilise le drone au quotidien pour ses reportages.
Une table ronde est d’ailleurs consacrée aux différents usages du drone, aux Assises du journalisme, jeudi 7 Novembre, à l’Arsenal de Metz, avec le concours d’Obsweb. Les différents intervenants de cette conférence, Stéphane Masson (7minutes.tv), Hervé Brusini (France télévision), Maître Antoine Fittante (Avocat du droit de la Presse), Thomas Jumel (BFM tv) et Stéphane Gueulette (Captationaérienne.be), y évoqueront les points forts comme les limites de cet outil. Le débat sera animé par Arnaud Mercier, directeur du master Journalisme et Médias numériques, à l’Université de Lorraine, où l’usage du drone est déjà une réalité.