Comme des bêtes est un webdocumentaire diffusé sur FranceTV et réalisé par la journaliste et critique de théâtre Judith Sibony. L’internaute suit la mise en place d’un spectacle qui invite animaux et humains à danser ensemble. Le webdocumentaire est une expérience multimédia autour de la relation entre le monde animal et les arts de la scène. On y découvre Luc Petton, chorégraphe, ainsi que les danseurs, le compositeur, les cygnes et grues de Mandchourie. Il y a également Camille, Manolo et leurs chevaux du Théâtre du Centaure. « Comme des bêtes » nous invite à réfléchir sur la définition de l’instinct et la part animale de l’homme.
Navigation :
Le spectateur est entièrement intégré au webdocumentaire. Il commence en vue subjective dans un œuf de grue de Mandchourie qu’il doit transpercer en cliquant sur l’écran à l’aide de sa souris. Le ton est donné. L’internaute est plongé dans un voyage sensoriel où les interactions et intuitions prennent le dessus sur les mots.
Vue subjective de la grue à l’intérieur de son oeuf
On atterrit ensuite sur le menu principal qui s’articule autour des cinq sens. Le choix de l’un des parcours ce fait d’une manière aléatoire. Chaque grande partie est ensuite divisée en différents épisodes et marque le passage à un scénario linéaire.
Contenu :
Au fur et à mesure du parcours le spectateur est invité à témoigner son avis à travers différentes questions. Elles portent à la fois sur les animaux mais également sur les intentions et les choix de mise en scène du spectacle. Par exemple, l’internaute est amené à trouver un mot parmi ceux proposés pour définir l’odeur d’un cygne.
Il a ensuite la possibilité de découvrir les réponses des autres internautes.
Il y a une grande diversité de supports (vidéo, vidéo interactive, sondage, photographie, son…) pour garder tous les sens du spectateur en éveillent. Après chaque activité interactive, un contenu vidéo (interview de danseurs, du chorégraphe…) permet de restituer les informations. Il est ainsi demandé au spectateur pourquoi les cygnes sont attirés vers les danseuses (le dressage, l’habitude, l’affection, la nourriture). Le spectateur choisi une réponse et a ensuite les explications des artistes.
Quelques exemples d’expériences interactives :
Dans l’ouïe, différentes interactions sont proposées. L’internaute peut ainsi écouter les rythmes des pas d’un cheval. Il est ensuite invité à reproduire ce rythme en suivant le tempo. Il doit cliquer au bon moment avec sa souris pour que les fréquences apparaissent.
Il y également une activité durant laquelle une artiste et un cygne dansent dans une coque. Il est proposé à l’internaute d’adopter le point de vue en caméra subjective du cygne et de la danseuse pour prendre leur place et être en immersion dans leur danse.
Mise en forme :
L’habillage de la plateforme est minimaliste. On retrouve le menu principal sur lequel on peut basculer à tout moment. Il y a également en bas de l’écran une barre verticale avec le déroulement du parcours du spectateur (les sens qu’il a visité…). Les « rubans » rouges jouent le rôle de fils conducteurs à travers le webdocumentaire. Ils font les transitions et permettent de faire le lien entre les différentes parties. Les animations sont très fluides et peuvent, peut-être, rappeler un mouvement de danse ou des ondes sonores. Ils clôturent également les vidéos comme la tombée d’un rideau de scène.
La musique est omniprésente tout au long du webdocumentaire. A chaque sens est intégrée une musique particulière.
Le webdocumentaire se termine avec le portrait, le bilan final de l’internaute. Ses choix aux différentes questions sont enregistrées et restituées à la fin. Le but est d’avoir un regard introspectif sur soi-même et de pouvoir comparer ses réponses avec les autres internautes.
Les + :
-Les vidéos et activités proposées sont courtes (de 30’’ à 3’) et ne perdre pas l’attention du spectateur
-Le scénario est bien conçu avec une chute et un résultat final
-La plateforme est simple d’utilisation et très intuitive
-Le rôle du spectateur est intéressant car il en a plusieurs (il prend d’abord la place d’un oisillon, ensuite il peut adopter le point de vue d’un oiseau, d’une danseuse). Il n’est pas qu’un simple témoin du webdocumentaire mais est en réelle immersion.
-Mélange d’un documentaire (avec des explications sur les animaux…) et de jeux intéractifs
-Le but n’étant pas moralisateur ou didactique. Le spectateur ne se sent pas obligé d’être d’accord avec l’idée d’intégrer les animaux à la danse. Il peut exprimer ce qu’il ressent.
Les – :
– On peut s’interroger sur la pertinence de certaines activités
-Le menu principal est difficile à trouver