In Limbo: Voyage au coeur des données


Webdoc : IN LIMBO, voyage dans notre mémoire connectée.
Date de mise en ligne : 9 février 2015
Diffuseur : Arte
Réalisateur : Antoine Viviani
Co-Production : Arte, Providence et ONFC (Office national du film du Canada)

Navigation 

in limbo 3

Dernières instructions avant le début de la vidéo et l’immersion dans le monde des données numériques

 Après une courte introduction, l’utilisateur est plongé dans un voyage dans la mémoire des donnés. Il est immédiatement intégré dans la navigation. Il commence par taper son nom et prénom pour s’identifier. L’internaute peut ensuite autoriser l’accès (ou non) à ses données personnelles. Géolocalisation, compte Twitter, Facebook, Gmail, Instagram, Linkedin. À vous de choisir quelles informations vous souhaitez révéler. Elles vous permettent de personnaliser le webdocumentaire et seront ensuite intégrées à la vidéo.
Une fois cette section complétée, un message apparaît à l’écran : « Vous êtes désormais connecté. Vous êtes le passager 528546 ». C’est parti pour une vidéo d’environ 30 minutes.

Format

Le récit qui constitue le cœur d’In Limbo est présenté sous la forme de film. Il est « contaminé» par les données personnelles de l’internaute, à condition d’avoir autoriser l’accès à vos comptes Gmail, Facebook, Twitter lors de l’introduction. Des voyages « dans les limbes » sont également possibles lors de certaines séquences. Ce sont les seuls éléments interactifs du webdoc’. Vous l’aurez compris, les libertés dans la navigation sont donc très réduites. Le rendu final manque cruellement d’interactivité. L’internaute est cantonné au rôle de spectateur plus qu’acteur à part entière du documentaire.

Le réalisateur Antoine Viviani a mis l’accent sur la qualité visuelle et sonore du film. Une idée logique lorsque le centre de notre travail est un film. Mais si le résultat est très esthétique, le format vidéo a le défaut d’être très (trop ?) linéaire. À cela vient s’ajouter un contenu multimédia, pourtant spécifique au webdocumentaire, très limité.

Contenu
Le webdocumentaire aborde la thématique des données personnelles que nous produisons chaque jour avec nos appareils connectés. Il partage beaucoup de similitudes avec une autre production d’Arte, Do no track, qui questionne également de notre rapport aux données numériques.
Le point fort d’In Limbo, est qu’il parvient à nous donner une autre vision des données personnelles, loin de la surveillance de masse et de l’atteinte à la vie privée. Le webdocumentaire privilégie une vision sur le long terme, un monde où l’oubli n’existe plus et nos données sont un élément essentiel de notre vie. Une conception futuriste, pour un webdocumentaire qui pose beaucoup de questions tout en étant très informatif.
À ce sujet, les intervenants qui témoignent dans In Limbo apportent un plus indéniable et donnent du relief au contenu. Ray Kuzweil (pionnier du transhumanisme) ou encore Brewster Kahle (cofondateur d’internet archive) livrent leur ressenti sur l’univers des données numériques. L’historien George Dyson affirme même qu’internet est une forme de religion.

Les points forts :

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Séquence de modélisation 3D, un effet très utilisé dans In Limbo (Crédit photo: Up-magazine)

Qualité de la vidéo et du son. Cela explique le message qui apparaît avant le lancement du film et qui conseille à l’utilisateur de se mettre en plein écran et d’utiliser des écouteurs.
Effets graphiques : modélisation en 3D des intervenants sous forme de « points interconnectés » lors des interviews. (Réalisé avec l’outil Kinect)
– Interviews intéressantes et intervenants pertinents: Georges Dyson, Ray Kuzweil, Gordon Bell ou encore Brewster Khale, tous apportent un point de vue et des informations différentes. Ces témoignages sont un plus indéniable d’In Limbo.
Webdoc personnalisé par nos propres données. Intégration du lecteur dans le webdoc en lui demandant de fournir des données personnelles. Apparition de ces données dans la vidéo (photos facebook, Tweet et statuts facebook, noms des amis Facebook)
Sur le fond : In Limbo aborde un thème d’actualité, dont l’intérêt et la place qu’il prend dans la société ne cesse de grandir, surtout depuis les révélations d’Edward Snowden.

 

 Les points faibles :

Manque d’interactivité. Le lecteur est impliqué dans le webdocumentaire que lorsqu’il doit « explorer les limbes ». Un apport limité pour une vidéo de 30 minutes. Autre élément interactif, les données personnelles qui apparaissent tout au long de la vidéo. Elles sont cependant surexploitées au détriment d’autres contenus multimédias, qui auraient pu être plus adaptés.
– Trop linéaire. Très peu de choix et de libertés laissées à l’utilisateur. Le format vidéo laisse une impression de monotonie alors que l’on aimerait être partie intégrante du webdocumentaire.