Édito #2. Réseaux sociaux, fake news et journalisme : pas de nouvelles, bonne nouvelle ?


Pour clôturer les Assises du journalisme 2018, place aux doutes ! Désinformation, limites du fact checking, le métier navigue en zones d’ombre. Pour notre éditorialiste, l’assurance du journaliste est une façade.

Le terrain ? Internet. Une fois démocratisé, la verticalité du journalisme laissait place à l’horizontalité. Tout le monde commente désormais tout. Chacun peut avoir un blog, une page en ligne qui s’apparente aux grands médias. Ici gît l’argument d’autorité du papier, l’encre numérique faisant son office.

Mais le serpent aux trois « doubles vés » s’est mordu la queue. La désinformation est à Internet ce que la peste fut à Londres. Inarrêtable, multiple. Et le règne du partage n’arrange rien. Les fils d’actualité défilent à toute vitesse. Les publications y apparaissent toutes semblables, mettant les fausses nouvelles et les informations valides sur un pied d’égalité.

Une nouvelle verticalité se dessine alors : la bataille des fausses informations est investie par certains journalistes, les fact checkers. Venus d’en haut pour délivrer la plèbe, leur mission est de reprendre l’expertise qui leur a été enlevée. Ainsi ont-ils juré de contenir la désinformation.

L’affrontement s’annonce rude. Est-il possible d’éradiquer les fake news ? Doit-on se contenter de les marginaliser ? Traitons le mal à la racine. Les réseaux socionumériques aident à propager les fausses nouvelles. Nos habitudes ont amoindri notre vigilance.

La seule solution serait l’indépendance. Certains médias tentent de ne pas dépendre de la publicité, de privilégier la rémunération directe. Mais la routine des réseaux socionumériques reste omniprésente. Faudrait-il attirer autrement les lecteurs vers l’information ? Éviter d’alimenter ces plateformes ? Les laisser de côté ? Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.

Alexis Zema